Mon nécessaire d'or des heures de bataille
Dont je me suis servi aux matins exaltants
D'Iéna, de Friedland, d'Eylau, de Montmirail
Le remettre à mon fils quand il aura seize ans
Trois caisses d'acajou aux armes impériales
Mon glaive de consul et mes deux lits de camp
Mon uniforme de la Garde Nationale
Les remettre à mon fils quand il aura seize ans
Et ma Légion d'honneur, ma lunette de guerre
Manteau de Marengo, bottes et gilets blancs
Les trois vases sacrés de ma chapelle claire
Les remettre à mon fils quand il aura seize ans
Mes éperons d'argent et mes fusils de chasse
Les selles des chevaux, mon épée d'Austerlitz
Mes chapeaux délavés hissés dans leurs espaces
Quand il aura seize ans, les remettre à mon fils
Certains n'oublieront pas ce qui me fut moins beau
Je te le donne aussi, car tu es mon enfant
Les échecs de ma vie, mes soirs de Waterloo
Les remettre à mon fils quand il aura seize ans